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Connaître les différents types d’accordéons

Il existe quatre grandes familles d’accordéons dans le monde, et quelques variations locales du même principe de fonctionnement. Vous désirez mieux comprendre ce qui distingue un accordéon de l’autre ? Ce récapitulatif, rédigé par un passionné de cet instrument de musique, devrait vous permettre d’y voir plus clair.

L’accordéon diatonique

C’est à partir du début du XIXe que les luthiers associent le système d’anche libre métallique à la création d’instruments de musique, suite à la redécouverte de ce principe par l’occident à la fin du XVIIIe. L’accordéon diatonique est, à l’origine, une création du fabricant d’orgues et de pianos autrichien, Cyrill Demian, qui dépose en 1829 le brevet d’un nouvel instrument baptisé « accordion ». Cet instrument constituait l’aboutissement de ses recherches en vue de créer un instrument de musique portatif, polyphonique, expressif et basé sur le principe de l’anche libre.

L’accordion de Demian consiste, si l’on se penche sur les extraits du brevet, en « une petite boîte sur laquelle sont fixées des lamelles métalliques, ainsi qu’un soufflet, et ceci de façon à le manier facilement… » L’instrument est donc relativement rudimentaire. Doté de 5 touches, l’accordion permet d’exprimer, pour chacune, deux accords différents, l’un à l’ouverture du soufflet, l’autre à sa fermeture. Il s’agit d’un système « tirez-poussez ». La simplicité de l’instrument permet malgré ces défauts une certaine polyvalence, qui charmera les salons de la bourgeoisie de l’époque romantique.

Très rapidement, l’accordion de Demian va évoluer vers l’accordéon diatonique tel que nous le connaissons aujourd’hui, ce dès 1860. Il va rapidement se répandre sur tous les continents et, notamment, être adopté par la musique populaire européenne. Cet engouement est favorisé par une production manufacturée en Italie et en Allemagne, qui le rendent abordable pour de nombreuses classes sociales.

Après une longue période d’oubli, l’accordéon diatonique bénéficie d’un regain d’intérêt depuis les seventies, notamment grâce au mouvement folk qui lui a redonné ses lettres de noblesse.

Le mélodéon

Tout comme l’accordion de Demian, le mélodéon est un accordéon diatonique, dans la lignée des instruments qui existaient à la fin du XIXe. Sa fabrication se base néanmoins sur un système différent, avec quatre voix sur trois octaves (basson, deeux flûtes et piccolo), qui lui donne une sonorité spécifique. Le clavier mélodique du mélodéon est pourvu d’une dizaine de boutons, ainsi que d’un clavier d’accompagnement doté d’une basse et d’un accord – selon le principe tonique-dominante.

À l’origine, cet accordéon est de fabrication allemande, néanmoins il trouvera la gloire en d’autres contrées : en 1885, la Louisiane l’adopte, et les musiciens cadiens s’en servent pour créer un style musical bien spécifique. À l’heure actuelle, ce « petit accordéon » est encore très répandu au Québec et en Irlande.

L’accordéon chromatique

Ce sont les multiples perfectionnements techniques survenus durant le XIXe qui vont être à l’origine de l’accordéon chromatique. Après d’innombrables expérimentations de toutes parts, et une certaine confusion dans les appellations, le système chromatique apparait vers 1900 en Europe.

 

 

En pratique, c’est à cette période que le système « tirez-poussez » est abandonné au profit d’un profit dit « unisonore » ; c’est-à-dire que peu importe le sens du soufflet, la note obtenue pour une même touche demeure rigoureusement identique. On obtient ainsi une approche plus fiable et stable de la mélodie. S’ajoutera alors une évolution du clavier, organisé sur trois rangées chromatiques pour le clavier chant, tandis que le clavier d’accompagnement se voit doté de touches donnant les basses et les accords composés majeurs, mineurs et septième. Cette révolution technique autorisa ainsi l’accordéon à jouer dans toutes les tonalités, avantage non négligeable pour un instrument de musique, qui le rapprochait dès lors de la polyvalence des pianos. La forme et le modèle de l’accordéon chromatique trouvera son aboutissement aux alentours des années 20, bien que différents types de claviers existent encore aujourd’hui (italien, belge ou français).

C’est à cette même époque que l’accordéon fait de Paris sa capitale, où de nombreux lieux emblématiques lui permettent de se populariser. Le quartier de La Bastille constituera l’une de ses terres d’élection, mais l’accordéon chromatique s’intègrera également parmi les bals populaires, dits bals-musettes, devenant de fait indissociable dudit genre musette, particulièrement à la mode à l’époque, toujours relativement vivace selon les régions.

Il existe deux sortes d’accordéons chromatiques : l’accordéon à touches piano et l’accordéon à touches boutons classique. L’accordéon piano est, à ce jour, le système le plus répandu et le plus commun à travers le monde, grâce à un clavier chant de type piano et un clavier d’accompagnement similaire à celui de l’accordéon bouton.

L’accordéon de concert

Aucun musicien accompli ne saurait se satisfaire d’un clavier d’accompagnement se résumant à des accords préparés. Quid en effet de la hauteur de la ligne mélodique, du renversement d’accord ou du cas où l’on abandonne le système tonal ? De nombreuses recherches ont donc conduit les luthiers et les artistes à créer un accordéon de concert, aux capacités augmentées par rapport à l’offre alors existante.

À l’aube du XXe siècle, plusieurs précurseurs testèrent des systèmes de claviers main gauche mélodiques, où aux accords composés de base s’ajoutaient des rangées de basses seules. Plusieurs systèmes virent ainsi le jour, progressivement adorés, décriés, puis améliorés pour aboutir à l’accordéon de concert d’aujourd’hui. Tout d’abord, il y eut le système « à bassettes », avec des rangées de basses rapportées au clavier existant. Puis, au début des sixties, le système dit « à déclencheur » ou « convertisseur », où l’on substitue un clavier de notes seules au clavier des accords. Enfin, le système « harmonéon », inventé par P. Monichon en 1948, s’imposa, avec une structure comportant deux claviers mélodiques identiques pour main droite et gauche, dotés de gros boutons.

L’accordéon de concert ne se distingue en conséquence de l’accordéon chromatique que par son clavier d’accompagnement. Cette différence justifie néanmoins l’intérêt qu’il suscite auprès des compositeurs (tels que Tchaïkovski ou Chostakovitch, pour ne citer qu’eux) qui désirent intégrer des parties d’accordéons à leurs œuvres. La polyvalence de l’accordéon de concert lui ouvre donc de nombreuses portes parmi des répertoires et des styles musicaux où on ne l’attendait pas.

Les cousins de l’accordéon

Enfin, pour les curieux et curieuses qui voudraient explorer davantage le monde merveilleux de l’accordéon, sachez qu’il existe trois cousins principaux, qui valent qu’on s’y intéresse :

  • Le concertina (de forme très aboutie dès l’origine, mais n’ayant jamais réussi à s’imposer en dehors des milieux du cirque et du spectacle vivant)
  • Le Bandonéon (particulièrement dansant grâce à son système de sonorités, il est populaire auprès des musiciens de tango et de jazz)
  • L’accordina (un accordéon à vent dépourvu de soufflet, actionné par les expirations du musicien).

Thomas

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